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Le sport et la radio dans les années 1950 : une influence mutuelle

Posté le 22/09/2018 par Geoffroy Brändlin & Léa Kipfmüller rubrique Longs formats

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Jean Frechaut, vainqueur le 19 juillet 1938 de la 12ème étape du Tour de France, au micro d'une radio après son arrivée à Cannes
TABLE DES MATIERES

Introduction

En 1923, en Europe, les auditeurs peuvent pour la première fois écouter un match de boxe en direct, opposant Carpentier à Nils et commenté par Edmond Dehorter sur Radiola1. Il s'agit d'un choc pour la population qui ne découvre plus le résultat au lendemain de l'événement mais le vit dans l'instant présent. En dépassant les limites du stade, le sport s'infiltre autant dans la sphère privée que publique : la radio prend alors place dans la maison et les lieux publics. Par ailleurs, le sport et la radio semblent s'influencer mutuellement. Cette dynamique marque le début du radioreportage ainsi que la multiplication des programmes qui trouvent dans le sport un moyen d'attirer des auditeurs fidèles2. Ainsi, l'intérêt pour le sport croît chez le public, qui voit en la radio, de par ses retransmissions en direct, un vecteur de vérité3. En considérant les événements sportifs radiodiffusés comme révélateurs d'une culture de masse et d'avancée technologique pour la radio, notre travail reposera sur les grands événements sportifs retransmis à la radio dans les années 1950 en Europe. Plus précisément, nous nous demanderons dans quelle mesure le sport et la radio ont exercé une influence mutuelle dans leur développement respectif.

Notre travail repose sur des ouvrages d'histoire du sport abordant sa médiatisation ainsi que son ancrage dans la culture de masse. Parallèlement, nous avons complété nos recherches au travers d'études concernant la démocratisation ainsi que la sociologie du sport. Finalement, grâce aux sources radiophoniques, nous nous sommes également intéressés à la rhétorique du radioreporter sportif qui constitue un élément important dans la dimension unificatrice du sport à la radio. Toutefois, nous avons rencontré des difficultés dans la recherche de littérature secondaire, la télévision s'imposant dans les années 1950, la littérature secondaire traite le sujet plus abondamment lorsqu'elle traite des années 1930. Notons encore que plusieurs de nos ouvrages traitent notre thématique dans un cadre géographique plus large, incluant les Etats-Unis. Ces derniers nous ont tout de même permis à appréhender le phénomène de la médiatisation du sport plus en profondeur. Au travers de ce travail, nous aborderons dans un premier temps les débuts du sport à la radio. Le sport a en effet bouleversé le système radiophonique par la nécessité de créer de nouveaux dispositifs pour assurer les déplacements ainsi que le direct 4. Il s'agira ainsi de comprendre comment ces différents changements ont eu un impact considérable autant pour les habitudes des auditeurs que pour la radio elle-même. Parallèlement, nous traiterons la naissance du sport spectacle qui a suivi la fin de la deuxième guerre mondiale 5. Ce point central nous permettra de mettre en évidence les changements survenus au cours des années 1950 ; le registre des commentateurs change, et nous entrons véritablement dans l'aire de la théâtralisation de l'événement sportif.

Dans un second temps, il s'agira de comprendre les conséquences d'une telle mutation. Ainsi, nous analyserons plus précisément l'influence mutuelle de la radio et du sport sous deux perspectives. Nous considérerons en premier lieu le sport comme composant de la consommation de masse qui s'inscrit alors dans une dynamique économique favorable au monde du sport et à celui de la radio. En deuxième lieu, il s'agira d'observer comment ce succès a favorisé le développement d'une identité nationale6. Dans cette perspective, la théâtralisation des héros sportifs à la radio, qui les érige en modèles ou encore en références identitaires pour la nation sera un élément essentiel à la compréhension du renforcement d'une identité nationale.

Développement du sport à la radio

Bien présent actuellement sur nos ondes, le sport s'est imposé à la radio au cours du XXème siècle en plusieurs étapes. Pour commencer notre travail, nous exposerons tout d'abord les débuts du sport à la radio en revenant sur les premiers évènements retransmis et le développement du direct. Dans un second temps nous reviendrons sur l'implication de la radio dans le développement du sport spectacle des années 1950.

Les premiers événements retransmis et le choc du direct entre les années 1920 et 1930

Deux ans après le premier match de boxe retransmis à la radio aux Etats-Unis, Radiola retransmet le 6 mai 1923 le match Carpentier-Nils. Le journaliste français Edmond Dehorter (1876-1965) commentait sur place alors que l'équipe de Radiola se chargeait de la retranscription au studio par l'intermédiaire d'un téléphone. Finalement, Marcel Laporte recevait son commentaire sur papier et le lisait à l'antenne après chaque round7. Edmond Dehorter, surnommé Le Parleur Inconnu, rencontre un succès grandissant auprès du public. Il reçoit des lettres d'auditeurs satisfaits et enchantés par la nouveauté que représente le direct8. En Suisse, Marcel-William Suès (1899-1989), connu sous le pseudonyme de Squibbs, rencontre un succès similaire lorsqu'il commente pour la première fois en direct un match du Championnat Suisse de football le 5 octobre 19269. Le technicien Désiré Blanc, bras droit de Squibbs, raconte que les auditeurs ne connaissaient pas véritablement le football avant ces reportages. Par sa capacité à rendre vivant son discours mais surtout par sa grande précision, Squibbs rassemble, comme Edmond Dehorter en France, un large public 10.

Nous pouvons expliquer cet engouement par le fait que le public sportif avait été jusque-là limité au stade ou à la presse écrite :

« Avant la Grande guerre, un spectacle sportif entraînait le public à se déplacer pour passer une soirée hors du quartier, sur un lieu où le nombre des places restait limité. Avec la diffusion par la radio des reportages sportifs, dès les années 20, le lieu du spectacle perd ses limites physiques. Le spectateur devenu auditeur, "assiste" à un enjeu physiquement éloigné. »11

Ainsi, les débuts du sport à la radio marquent un bouleversement pour les auditeurs qui voient l'événement sportif se démocratiser par sa médiatisation. La radio est alors, dans un premier temps, considérée comme une menace pour la presse sportive. En effet, par sa simultanéité, la radio est considérée comme « valeur de vérité »12, contrairement à la presse qui, depuis la Grande Dépression, provoque la méfiance de ses lecteurs. En effet, les propriétaires d'équipes étaient souvent soupçonnés de payer les journaux dans le but d'y figurer sous le meilleur visage possible13. Cette concurrence mène la presse à interdire l'accès au stade à Dehorter lors de la finale de Football des Jeux Olympiques de Paris 192414. Toutefois, elle est obligée d'admettre son retard technique et participera finalement au succès de la radio : en 1929, « les journaux L'Intransigeant et Match financent les premiers radioreportages consacrés au Tour de France cycliste sur les ondes de Radio-Cité15 ». La concurrence entre les médias va également leur permettre de se diversifier : si la radio se démarque par le direct16, la presse va, quant à elle, développer progressivement l'analyse rétrospective. La presse va comparer, analyser, et réagir à tête reposée, alors que la radio commentera à chaud les faits en direct.

La radio couvre progressivement de plus en plus d'évènements sportifs et le sport devient un sujet omniprésent dans la programmation comme pour Radio Tour-Eiffel, qui intègre à ses sujets l'actualité sportive17. A partir des années 1930, la BBC popularise, par ses retransmissions en direct des évènements autrefois réservés à une élite, des compétitions tels que Wimbledon ou encore The Grand National, une course hippique19. La radio, par sa nouvelle ampleur, commence également à couvrir des évènements internationaux. Aux Jeux Olympiques par exemple, la radio retransmet d'abord partiellement en direct l'édition de 1924, mais 12 ans plus tard, les Jeux Olympiques 1936 de Berlin sont le reflet d'une écoute qui commence à se généraliser : ils sont retransmis en 28 langues dans plus de 2500 émissions . Toutefois, cette édition est particulière : Adolf Hitler étant à la tête du pouvoir politique allemand sous régime nazi, son but était de montrer au monde la suprématie des athlètes allemands en diffusant leurs exploits au public le plus large possible dans un contexte de relations internationales tendues. Les évènements sportifs deviennent progressivement accessibles à tous. Par conséquent, nous voyons encore par ces différents exemples, comment la médiatisation du sport s'inscrit dans un processus de croissance de l'événement sportif.

Parallèlement, les évènements sportifs à l'extérieur obligent la radio à améliorer sa technologie : peu après le match de boxe de 1923, la retranscription des commentaires n'est plus nécessaire à la radio française :

« La connexion est établie entre le microphone du reporter, la ligne téléphonique et le microphone du studio. […] Il [le direct] impliquait une connexion immédiate entre la prise des sons et leur diffusion. »20

Par ailleurs, en 1929, on utilise sur le Tour de France l'enregistrement sur des disques militaires. (Par la suite, dans les années 1950, les organisateurs profiteront de l'invention du Nagra en Suisse par Stefan Kudelski, les enregistrements n'auront plus besoin d'autant de stabilité que lorsqu'ils étaient sur tubes). Les avancées technologiques permettent également aux programmes sportifs de se diversifier. En 1932, les émissions peuvent être enregistrées : les programmes se développent en alliant analyses rétrospectives et moments forts du direct21. Nous retrouvons cette association dans la retransmission du Tour de France 1953, où Georges Briquet revient sur les moments forts de la 10ème étape, telle que la chute du coureur suisse Hugo Koblet, juste avant de commenter en direct l'arrivée du vainqueur de l'étape, l'espagnol Jesus Lorono (1926-1998)22.

Parallèlement, on tente également d'inclure l'auditeur dans l'événement sportif. En effet, lors de la Coupe du Monde de football 1938 organisées en France, la radio rapproche l'auditeur du sportif en invitant le footballeur Edmond Delfour (1907-1990) de l'équipe nationale en studio, afin qu'il réponde en direct aux questions envoyées par les auditeurs de Radio-Cité. L'auditeur possède dans ce concept, une influence sur le déroulement de l'émission et se place au centre de celle-ci 23.

Naissance du sport-spectacle à la radio dans les années 1950

Après la Seconde Guerre mondiale, le registre du radio reporter évolue de façon à théâtraliser l'événement sportif. Les exclamations et les réactions spontanées du radioreporter prennent la place du ton monotone des descriptions formelles de l'entre-deux-guerres. Ce changement va permettre aux reportages sportifs de rassembler un public encore plus important. Le but du radioreporter est alors d'être capable de retransmettre l'ambiance de l'événement pour que l'auditeur ait l'impression d'y être véritablement24. Selon André Rauch, la naissance du sport spectacle implique alors la fusion entre le speaker et ses auditeurs : l'état d'esprit du speaker doit répondre à celui qui écoute. L'auditeur crie, s'exclame comme le speaker. « La ‘‘magie'' du reportage arrache l'auditeur du lieu où il habite et à la réalité immédiate de son état, il est dès lors impossible pour lui de rester un être passif ; il réagit selon ses tourments et ses attentes ; grâce à quoi se densifient les exclamation »25. André Rauch souligne également que dans les années 1950, l'auditeur est transporté au cœur de l'action : si les années 1920 commençaient à inclure l'auditeur dans le stade, et ce notamment par les bruits de la foule également retransmis, les radioreporters des années 1950 le transportent dans la peau du sportif.26

Ainsi, le commentaire sportif créée des émotions et emporte le spectateur dans un imaginaire : il ne s'agit plus d'une simple « restitution » des évènements, mais d'une « construction » d'un spectacle créé par la radio27. De ce spectacle, le nom du reporter se détache : chacun a sa propre spécificité, chacun représente l'événement et le fait vivre d'une manière différente. Comme le constate Christian Delporte :

« […] le radioreportage est devenu, dans les années 1950, un genre radiophonique de premier plan. Qui ne connaît, alors, la voix de Georges Briquet, le radioreporter qui avec verve commente en direct les courses cyclistes sur le Poste parisien ? »28.

Le sport spectacle sollicite dans cette période autant le sportif, qui est l'acteur de l'événement, que le reporter représentant celui qui « voit la vie »29 en se portant garant de sa retransmission ainsi que de sa théâtralisation. Le radio reporter doit donc restituer tout le suspens de l'action, en étant l'intermédiaire du spectacle, il va véritablement nourrir l'événement sportif et le rendre attrayant.

Retransmise par Radio Nacional Brasil, la finale de la Coupe du Monde de football 1950, opposant l'Uruguay au Brésil (2-1), illustre bien la nouvelle attitude du commentateur sportif30. Le débit de parole du commentateur suit la vitesse du jeu et permet alors à l'auditeur de créer un imaginaire du spectacle sportif. D'autre part, le bruit de la foule et ses exclamations sont entendues à l'antenne et donnent à l'événement sportif sa dimension intelligible : tous ces éléments composent le spectacle sportif des années 1950. A la 79ème minute, le commentateur s'exclame lorsque Alcides Ghiggia (1926-2015) marque le but décisif pour l'équipe d'Uruguay : le peuple brésilien est sous le choc tout comme le ton de la voix du commentateur. La foule, très bruyante durant toute la retransmission, se tait et comprend la défaite juste avant le coup de sifflet final. Ce silence, retransmis et ressenti à la radio brésilienne, représente le choc que signifie cette défaite pour la nation organisatrice31.

Le statut « d'acteur » du sportif dans le spectacle est quant à lui nourri par l'interview : « sa voix qu'identifie une masse d'auditeurs, son accent que tous reconnaissent cultivent le culte du champion : ses expressions et un ton qui lui sont propres produisent de « l'authentique »32. On commence donc à s'intéresser au sport en lui-même et non simplement au résultat. Le spectacle sportif dépasse alors l'événement : il commence déjà avant ce dernier, afin de le contextualiser et d'alimenter le suspens puis, se poursuit par l'interview et le renvoi au moments forts. Le sport doit alors devenir, grâce à la radio, un vecteur d'informations continuelles afin de développer chez le public un réel intérêt et une passion pour le spectacle sportif. 33 Ainsi, comme dans la période de l'entre-deux-guerres, le sport à la radio connaît une diversification de programmes et jouit d'innovations techniques. Ce renouvellement perpétuel garantit au sport comme à la radio un succès certain. En effet, la diversification du programme radiophonique va par exemple permettre aux évènements sportifs d'attirer un public plus large : en France, Europe no1 entrecoupe ses programmes musicaux par des reportages sur le Tour de France. Les programmes musicaux apportent de nouveaux auditeurs aux reportages sportifs et le Tour de France devient, comme le définit Sandrine Viollet, « un véritable festival de la chanson française »34. Parallèlement, le souci d'optimiser la qualité du reportage se fait également ressentir : Europe no1 améliore le radioreportage grâce au micro sans fil qui permet à leurs reporters en 1955 de suivre les coureurs sur une moto pendant la course en portant le matériel sur le dos35, ce qui permet de donner à l'auditeur une instantanéité toujours plus grande.

Le sport et la radio dans les années 1950 : une influence mutuelle

Dès les débuts du sport à la radio, ces deux domaines entrent dans une dynamique qui leur permet de se développer mutuellement. Dans les années d'après-guerre, cette influence se fait particulièrement ressentir : tout au long de ce chapitre, nous tenterons de comprendre comment le sport a pris une place considérable autant économiquement que socialement en se médiatisant. D'autre part, nous verrons par quels moyens la radiodiffusion du sport a permis de créer une réelle communauté et donc de renforcer l'identité d'une nation.

Il faut noter que les phénomènes que nous observons dans cette partie sont déjà présents dans les années 1930. En effet, les régimes totalitaires avaient déjà eu largement recours à la dimension unificatrice du sport à la radio : les récepteurs utilisés en masse par les régimes fascistes étaient employés afin de rallier le peuple, de créer une identité nationale commune autour de l'évènement sportif. Cet aspect explique alors l'investissement des régimes autant dans la formation d'une élite sportive que dans la retransmission de grands événements tels que les Jeux Olympiques de 1936. 36

On observe dans les années 1950 une continuité : la radio est toujours utilisée par les nations dans un but d'unification. Les liens d'interdépendance entre la radio et le sport vont se renforcer, ce que nous aborderons dans la deuxième partie du travail.

Multiplication des événements sportifs retransmis : le sport à la radio comme produit de la consommation de masse

Afin de comprendre de quelle manière le sport est devenu par l'intermédiaire de la radio un produit de la consommation de masse, nous verrons dans un premier temps, d'un point de vue contextuel, comment le quotidien de la population a évolué. Puis, dans un deuxième temps, nous expliquerons de quelle manière le sport à la radio va répondre aux nouveaux besoins des citoyens et est ainsi devenu un réel commerce. Enfin, nous aborderons la conséquence de ces changements, en nous focalisant sur la ritualisation du spectacle sportif.

Dans les années 1950, on assiste à une modification du quotidien de la population. Les congés payés et les limites d'heures de travail témoignent d'une « Evolution majeure des sociétés contemporaines pour qui le temps libre est toujours moins un temps vide et toujours plus un temps d'approfondissement et de fécondité. Un temps qui permet le développement du spectacle et lui donne son versant massif, quelquefois passionnel, dans des stades bientôt monumentaux construits en bordure des villes avec leurs réseaux spécifiques de communication et d'accès »37. On accorde au temps libre de la valeur : on l'occupe et on l'apprécie. Les retransmissions radiophoniques d'événements sportifs remplissent ainsi cette fonction de loisirs chez les auditeurs qui vont accorder de plus en plus de temps à l'écoute. En effet, le sport dans les années 1950 n'est pas encore une pratique de masse, le sport se vit par conséquent par le spectacle retransmis par les médias.

Ainsi, face à cette demande du public, le sport devient par le biais de la radio un réel commerce. La radio, couvrant la totalité des événements sportifs, reflète « l'exemple canonique de l'information constante »38. La multiplication des événements ainsi que leur médiatisation accrue sont donc motivées par la demande mais également par les profits que peuvent en tirer autant les différents acteurs de l'organisation sportive que les médias.

Les grandes industries voient dans le sport un moyen de s'assurer une grande visibilité. Les sponsors financent des événements. Les propriétaires d'infrastructures comme les stades jouent un rôle essentiel dans cette dynamique en garantissant aux événements leur bon déroulement et en jouissant d'une grande publicité par la médiatisation de l'événement39. Par conséquent, par le soutien financier des industriels et le soutien organisationnel des propriétaires d'infrastructures, les équipes sportives ont pu progressivement mettre en place des événements plus nombreux et plus importants.

« La couverture accrue du sport par les médias a aussi eu pour effet de naturaliser la place prédominante dont jouit le sport professionnel dans la culture populaire. Ceci a commencé par l'assimilation de cette forme de divertissement à une série événementielle traitée comme des "nouvelles", et par la construction de championnats des "ligues majeures" (comme la coupe Stanley) en évènements nationaux. »40

Cette multiplication des événements et la naissance d'événements d'une plus grande ampleur a pour conséquence, comme dit dans la citation ci-dessus, d'assister à une « assimilation au divertissement » dans la société, et ce phénomène est notamment dû à la visibilité que le sport a acquise grâce à sa médiatisation. Grâce à la visibilité procurée par la radio et au développement d'évènements, le sport a donc ancré sa place dans la culture populaire des années 1950.

De ce fait, l'écoute du sport à la radio va, au cours des années 1950, se généraliser et se ritualiser41. Comme le souligne John Owens, le succès du sport à la radio influence la vente de radios et leur installation massive dans les ménages : « And as predicted, sport programming helped move radio receivers from store shelves to home living room »42. Si l'écoute collective était encore largement présente dans les débuts du sport à la radio, elle tend également à s'individualiser. Le sport devient alors progressivement un produit que tout le monde consomme.

Dans ce sens, le Tour de France est un exemple révélateur : il est devenu un rituel annuel pour les Français et les citoyens des pays voisins : lorsque les coureurs ne passent pas dans sa ville, le citoyen suit la course à la radio. Le spectateur peut donc poursuivre le plaisir du spectacle sportif par l'écoute. Conjointement, le quotidien des Français va s'adapter à la contrainte de la programmation, tout comme cette dernière va s'adapter à ses auditeurs. Dès la fin des années 1920, l'heure de départ du Tour de France est souvent repensée : on tend à partir plus tard pour que les coureurs arrivent en fin d'après-midi et puissent ainsi être suivis par un plus large public.43 La massification de l'écoute radiophonique des événements sportifs est donc due à la fois à la demande importante des auditeurs ainsi qu'à l'offre qui se densifie et s'adapte à son public.

Comme nous l'avons vu, le sport est devenu un produit de consommation de masse grâce, autant au facteur social (lié à l'augmentation du temps libre) qu'au facteur économique (le sport devenu un domaine lucratif visible grâce à la radio est exploité par la suite par des acteurs économiques). Ainsi, comme le souligne Pierre Lanfrachi : « Les mécanismes qui, à partir des années 1950, ont permis d'accroître le marché du sport spectacle sont déjà tous en place »44. Il est donc important de souligner que les années 1950, qui constituent la période de grande médiatisation du sport reflètent un profond changement : le sport n'est plus simplement le reflet d'un souci hygiénique mais devient un réel marché.45 Le sport et la radio exercent alors, comme nous l'avions déjà souligné précédemment, une influence mutuelle. Cette interdépendance a élevé le sport au rang de produit de consommation de masse.

L'impact socio-culturel : l'unification et l'exaltation de la nation par la radio

Comme nous l'avons souligné, la radio est devenue dans les années 1950 un objet accessible à tous, surpassant les journaux trop souvent partiaux,46 voire élitistes. De par sa facilité d'accès, elle a permis de reconstruire une société blessée par la guerre et de lui redonner une fierté et un but commun. En effet, cette dimension unificatrice du sport permise notamment par la radio prend tout son sens dans la période d'après-guerre : « Dans un contexte difficile de reconstruction et de guerre froide, le corps des champions masculins incarne des valeurs porteuses d'espoir pour l'avenir et suscite identifications régionales et nationales »47. La radio permet donc d'unir le peuple derrière un drapeau : portant tous les mêmes couleurs, les auditeurs, écoutant les mêmes commentaires radiophoniques sur leur transistor à la maison ou dans un bar, sont comme des spectateurs debout côte à côte dans un stade.

La compétition sportive est donc vécue comme un enjeu national et la théâtralisation de l'événement sportif a ainsi toute son importance. En effet, le sport est élevé au rang de spectacle et de cérémonie par la théâtralisation de l'événement sportif en lui-même. Cette cérémonie est soutenue par plusieurs piliers de l'évènement : les acteurs, le radioreporter et l'hymne. Les acteurs sont les sportifs professionnels et leurs exploits sont théâtralisés par le radioreporter. Dans cette perspective, ce dernier a un rôle central : il est le narrateur de la cérémonie.

Ainsi, le radio reporter a pour rôle de rassembler un public hétérogène : « parce qu'ils s'adressent à un grand public de profanes, tous ont intérêt à trouver et à souligner des structures fortes et simples qui touchent et rassemblent ».48 Au delà du jeu ou du combat, le radioreporter anime la cérémonie (devenue partie intégrante du spectacle sportif), sacralisée par l'hymne.

Cet hymne national a dans ce sens toute son importance : en étant retransmis à la radio, il marque le début de la compétition et joue le rôle de rappel de l'identité nationale : « dans sa lenteur cérémonielle, l'hymne intensifie l'attente du public des auditeurs, pressés d'entrer dans le récit de l'affrontement ».49

Les acteurs de cette cérémonie font partie intégrante du pouvoir d'unification nationale du sport à la radio, au même titre que l'hymne national et le radio-reporter. En effet, le système radiophonique fait des sportifs des héros de la nation. L'enjeu sportif et national est concentré sur la performance de ces derniers. Par les émotions que le commentateur fait vivre en direct, le spectateur estime au plus haut point la performance sportive. Le cyclisme suisse vit une période de succès dans les années 1950 qui nous permet d'appréhender le statut héroïque des sportifs alimenté par les commentaires du radio-reporter. Nous saisissons la dimension héroïque du sportif dans une source radiophonique où, lors de la victoire du suisse Hugo Koblet (1925-1964) sur le Tour de France 1951, l'équipe de Radio Genève exprime son enthousiasme :

« Et voilà l'homme du jour, mes chers auditeurs, à notre microphone, toujours souriant, toujours gentil, toujours aimable, Hugo Koblet qui a pensé qu'avant de se faire justement applaudir par des milliers de Genevois et Français des environs, il fallait qu'il songe aux dizaines de milliers d'auditeurs de ce temps. Je n'ai pas besoin de vous dire, Hugo, combien nous vous admirons et combien nous vous sommes reconnaissants.»50

Ce « mythe sportif » est également nourri par la rivalité qu'Hugo Koblet entretient avec Ferdi Kübler (1919-2016). Les deux cyclistes s'opposent dans leur tempérament et leur personnalité : alors que Koblet renvoie à la facilité et à la nonchalance, Kübler représente la volonté et la persévérance51. Cependant, comme le souligne Jean-François Loudcher, c'est par leur complémentarité que les deux sportifs participent à l'identification à l'échelle nationale52. Chaque citoyen peut se retrouver dans les qualités ou le tempérament de l'un ou de l'autre, mais, plus largement, les deux sportifs, complémentaires, symbolisent la victoire de la nation.

On retrouve d'ailleurs ces duos dans d'autres pays ; en Italie par exemple avec la rivalité entre Gino Bartali (1914-2000) et Fausto Coppi (1919-1960) ou encore en France entre Raymond Poulidor (1936-) et Jacques Anquetil (1934-1987).53 Ces champions représentent les qualités et les valeurs de la modernité. En effet, on tend à devenir productif pour être en adéquation avec une société de progrès : « Il faut être capable d'aller de l'avant, de prendre des initiatives, des décisions, des responsabilités »54. Jacques Anquetil renvoie à de telles qualités lorsqu'il remporte le Tour de France en 1956 et elles feront de lui une icône du cyclisme français55.

Pour conclure, la radio donne une importance nationale à l'évènement sportif : les victoires sont toujours plus belles, les défaites toujours plus sombres. Le sport devient par sa dimension cérémonielle et théâtrale permise par la rhétorique du commentateur un vecteur d'identification et d'unification de la nation.

Conclusion

Notre travail se proposait d'analyser l'influence mutuelle du sport et de la radio dans les années 1950. Comme nous avons pu le constater, les années 1920-1930 sont les prémisses de la relation entre le sport et la radio. Elles marquent les premières avancées technologiques qui ont garanti le succès du sport à la radio comme par exemple le direct. Ces années marquent alors essentiellement une mutation dans la représentation du sport : il n'est plus simplement un résultat mais un réel événement qui suscite l'intérêt et bientôt une réelle dévotion.

Les années qui suivent la Deuxième Guerre Mondiale sont pleinement le témoignage d'une influence mutuelle : le sport devient par sa médiatisation et sa théâtralisation assurées par la radio un produit de la consommation de masse. En analysant le registre des reporters sportifs, nous avons constaté qu'il constituait un élément essentiel à la popularité du sport à la radio. Plus largement, nous avons relevé que le sport devient un réel marché dont de nombreux acteurs, tels les industriels, les sponsors, ainsi que les propriétaires d'infrastructures ont pu profiter. Ainsi, conjointement, la radio grâce au sport, sort du studio et doit alors s'adapter à son nouveau terrain, par ses avancées technologiques mais aussi par la diversification de ses programmes. Les événements sportifs accueillent de plus en plus d'adeptes en même temps que la couverture des événements sportifs se densifie. Par cette large audience ainsi que par la mythification des héros sportifs par la radio, nous avons pu observer de quelle manière le sport rassemble et crée une communauté accessible au-delà du stade grâce à la radio.

Dans les années suivant les années 1950, le sport deviendra progressivement une pratique de masse : le spectateur qui était autrefois passif devient actif en imitant son héros. La radio a donc fait entrer le sport dans le quotidien, tout d'abord en tant que produit et média de la consommation de masse, puis comme pratique de masse. Notons encore qu'aujourd'hui sport et médias dépendent toujours l'un de l'autre : les revenus des sportifs varient selon la médiatisation de l'événement56.

Le sport à la radio dans les années 1920 à 1950 marque les débuts d'une relation inaliénable entre sport et médias : tous deux ont besoin l'un de l'autre dans leur développement respectif.

Bibliographie

1. Sources

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Histoire du Tour de France ; 4, différentes archives du Tour de France de 1953 à 1955. Lien : http://www.ina.fr/audio/PHL02009401/histoire-du-tour-de-france-4-audio.html, consulté le 19.03.2018.

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Koblet vainqueur, émission sans nom du 30 juillet 1951. Lien: https://www.rts.ch/archives/radio/divers/emission-sans-nom/4944673-koblet-vainqueur.html, consulté le 01.03.2018.

Les Ondes, l'hebdomadaire de la radio, programmation du 02.08.1942. Lien: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9815973k/f5.item, consulté le 18.01.2018.

Le vainqueur de la 12ème étape du Tour de France au micro de la radio le 19 juillet 1938. Lien : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9077513r/f5.item.r=tour%20de%20france%20radio, consulté le 18.01.2018.

2. Littérature secondaire

2.1. Ouvrages

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DEFRANCE, Jacques, Sociologie du Sport, Paris : Edition La Découverte, 2006, 126p.

DEREZE, Gérard et alii, Journalisme sportif. Méthodes d'analyse des productions médiatiques, Bruxelles : De Boeck, 2015, 247p.

DOUZOU, Sylvie et WILSON Kevin, Une histoire des médias de communication, Québec : Télé- Université, 2010, 323p.

MIGNOT, Jean-François, Histoire du Tour de France, Paris : Edition La Découverte, 2014, 122p.

MIQUEL, Pierre, Histoire de la Radio et de la Télévision, Paris : Ed. Richelieu, 1973, 393p.

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Notes de bas de page

1 WILLE, Fabien, Le Tour de France : un modèle médiatique, Paris : Presses Universitaires du Septentrion, 2003, p.48-50

2 MEADEL, Cécile, « Du local à l'universel. Les programmes de la radio dans les années trente », in DELPORTE, Christine (dir.), Médias et Villes (XVIIe-XXe siècle), Tours : Presses universitaires François Rabelais, 1999, p.88

3 RIOUX, Jean Pierre, « Les usages du temps libre », in RIOUX, Jean-Pierre et SIRINELLI, Jean-François (dir), La culture de masse en France : de la Belle Epoque à aujourd'hui, Paris : Fayard, 2002, p.368

4 RAUCH André « L'oreille et l'oeil sur le sport. De la radio à la télévision (1920-1950) », in Communication, no 67, 1998, p. 196

5 Idem

6 TETART, Philippe, Histoire du sport en France. De la libération à nos jours, (vol.2), Paris : Vuibert, 2007, p.310

7 WILLE, Le Tour de France : un modèle médiatique, op cit., pp. 48-50

8 TETART, Philippe, Histoire du sport en France. Du second empire au régime de Vichy, (vol.1), Paris : Vuibert, 2007, p.320

9 SAVOY André, « Hommage à Squibbs », Lien : rts.ch/archives, consulté le 22.01.2018

10 Journal de midi du 4 octobre 1984, Lien: rts.ch/archives, consulté le 18.01.2018

11 RAUCH, « L'oreille et l'oeil sur le sport. De la radio à la télévision (1920-1950) », art. cit., p.194

12 RIOUX, « Les usages du temps libre », art.cit., p.368

13 PEDERSEN, Paul Mark, Strategic Sport communication, Champaign : Human Kinetics, 2017, p.57

14 WILLE, Le Tour de France : un modèle médiatique, op cit., p.49

15 Ibidem, p. 50

16 Notons tout de même que la radio développera aussi progressivement l'analyse rétrospective dans les années 1930, lorsque les émissions pourront être enregistrées

17 MIQUEL, Pierre, Histoire de la Radio et de la Télévision, Paris : Ed. Richelieu, 1973, p. 25-31

18 NICHOLSON, Matthew, Sport and Media : managing the Nexus, Oxford : Elsevier, 2007, p.19

19 LARROSA, Miranda, « La diffusion des Jeux olympiques. Médias et Jeux olympique - Historique », Lausanne: CIO, le Musée olympique, 2016, p.3. Lien: stillmed.olympic.org

20 MEADEL, Cécile, « De l'épreuve et de la relation : genèse du radio-reportage », Politix, vol. 19, no 3, 1992, p.95

21 RAUCH, « L'oreille et l'oeil sur le sport. De la radio à la télévision (1920-1950) », art. cit., p.199

22 Histoire du Tour de France ; 4, différentes archives du Tour de France de 1953 à 1955. Lien : www.ina.fr, consulté le 19.03.2018

23 TUMBLETY, Joan, « La Coupe du Monde de Football de 1938 en France », Vingtième siècle, n° 93, 2007, p. 144

24 CASHMORE, Ellis, Making sense of sports, New York : Routledge, 2010, p.359

25 RAUCH, « L'oreille et l'oeil sur le sport. De la radio à la télévision (1920-1950) », art. cit., p. 196

26 Idem

27 DEREZE, Gérard et alii, Journalisme sportif. Méthodes d'analyse des productions médiatiques, Bruxelles : De Boeck, 2015, p.108

28 DELPORTE, Christian, « Au miroir des médias », in RIOUX, Jean-Pierre et SIRINELLI, Jean-François (dir), La culture de masse en France : de la Belle Epoque à aujourd'hui, Paris : Fayard, 2002, p.324

29 MEADEL, « Du local à l'universel. Les programmes de la radio dans les années trente », art.cit., p.93

30 Finale de la Coupe du Monde 1950 (Uruguay (2)-Brésil (1)) au Brésil. Audio de la Radio Nacional Brasil. Lien : www.youtube.com, consulté le 25. 03. 2018

31 VERGNE, Laurent, « Décès d'Alcides Ghiggia : revivez le Maracanazo comme si vous y étiez », 17/07/2015, Lien : www.eurosport.fr, consulté le 04.04.2018

32 RIOUX Jean Pierre, « Les usages du temps libre », art.cit., pp. 370-371

33 WHITSON, David, « Circuits of Promotion : Media, Marketing and the Globalization of Sport », in WENNER Lawrence (ed.), MediaSport, 2002, p.61

34 VIOLLET, Sandrine, Le Tour de France cycliste : 1903-2005, Paris : L'Harmattan, 2007, p.180

35 ATTALI, Michaël et SAINT-MARTIN Jean (dir.) Dictionnaire culturel du sport, Paris : Armand Colin, 2010, p.372

36 BOLZ, Daphné, « La mise en scène sportive de l'Italie fasciste et de l'Allemagne nazie : la Coupe du monde de football (1934) et les jeux olympiques de Berlin (1936) », in GOUNOT, André et alii, (dir.), Les politiques du stade. Etudes comparée des manifestations sportives du XIXe au XXe siècle, Rennes : Presse universitaires de Rennes, 2007, p.167

37 VIGARELLO, Georges, Passion sport : histoire d'une culture, Paris : Textuel, 2000, p.143

38 TETART, Histoire du sport en France. Du second empire au régime de Vichy, (vol.1), op.cit., p.325

39 DEFRANCE, Jacques, Sociologie du Sport, Paris : Edition La Découverte, 2006, p.63

40 BOURGEOIS, Normand, « Le sport, les médias et la marchandisation des identités », Sociologies et sociétés, vol. 27, no1, 1995, p.154

41 TETART, Histoire du sport en France. De la libération à nos jours, (vol.2), op. cit., p.373

42 OWENS John, « The Coverage of Sports on Radio», in RANEY, Arthur et BRYANT, Jennings (ed.), Handbook of Sports and Media, Mahwah: L.Erlbaum Associates, 2006, p.119

43 MIGNOT, Jean-François, Histoire du Tour de France, Paris : Edition La Découverte, 2014, p.75

44 LANFRANCHI, Pierre, « La consommation du spectacle sportif. Une comparaison entre l'Allemagne, l'Italie et la France dans l'entre-deux-guerres », Le Mouvement Social, no206, 2004 p.125

45 BOURG, Jean-François et GOUGUET, Jean-Jacques, Economie du sport, Paris : Edition La Découverte, 2001, p.40.

46 PEDERSEN, Paul Mark, Strategic Sport communication, Champaign : Human Kinetics, 2017, p.57

47 TETART, Histoire du sport en France. De la libération à nos jours, (vol.2), op. cit., p.310

48 POCIELLO, Christian, Les cultures sportives. Pratiques représentation et mythes sportifs, Paris : Presse universitaire de France, 1995, p.134

49 RAUCH, « L'oreille et l'oeil sur le sport. De la radio à la télévision (1920-1950) », art. cit., p195

50 Koblet vainqueur, émission sans nom du 30 juillet 1951. Lien: rts.ch/archives, consulté le 01.03.2018

51 LOUDCHER, Jean-François, et ACETI Monica, « Le mythe Koblet/Kübler (1945-1964) : entre le local et le global, une expression de la neutralité et de la modernité dans le cyclisme suisse », Sciences sociales et sport, vol. 2, no1, 2009, p.60

52 Ibid., p.64

53 LOUDCHER, et ACETI, « Le mythe Koblet/Kübler (1945-1964) : entre le local et le global, une expression de la neutralité et de la modernité dans le cyclisme suisse », art. cit., p.57

54 ETART, Histoire du sport en France. De la libération à nos jours, (vol.2), op. cit., p.312

55 Idem

56 THAYALAN, Purshoothe, « Salaires : la Premier League reste très loin de la mirifique NBA », 14/11/2016, Lien : sport24.lefigaro.fr, consulté le 05.04. 2018

Geoffroy Brändlin

Etudiant en Lettres à l'Université de Lausanne (SUI) et coureur de fond et demi-fond

Léa Kipfmüller

Etudiante en Lettres à l'Université de Lausanne (SUI)

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