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Lakers, Clippers, Sixers : Qui a le meilleur roster de la NBA ?

Posté le 19/10/2019 par Anthony Compagnini rubrique Basketball

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Joël Embiid et Ben Simmons en plein match contre les Washington Wizards - Photo Keith Allison
A quelques jours de la reprise de la saison 2019-2020 NBA et après un mercato estival qui a totalement redistribué les cartes dans la course au trophée, il est venu le temps de s’interroger sur le meilleur effectif des trente équipes américaines qui composent la NBA. Loin de moi l’idée de faire une preview sur un potentiel favori au titre, le but est de faire une liste avec quelques équipes qui, selon moi, peuvent prétendre au titre de meilleur roster 2019-2020. Maintenant que les Media Day se sont déroulés et que les matchs de pré-saison ont commencé, on peut imaginer que les effectifs ne devraient pas énormément changer (quid de Chris Paul ?) d’ici la reprise NBA, le 23 Octobre 2019.

Différents critères ont besoin d’être pris en compte pour pouvoir essayer de répondre à cette question : la faculté de pouvoir être une équipe forte en attaque ET en défense, la complémentarité entre les différents joueurs et les postes, la profondeur de banc, la qualité intrinsèque des leaders et/ou superstars de l’équipe ou encore le collectif proposé. Inutile de rappeler que l’on fait une analyse théorique -sur le papier- des effectifs étant donné que de nombreuses équipes n’ont pas encore joué une seule minute ensemble à cause de leur roster remanié. Je vous propose une première liste subjective de ma part composée des six équipes que je considère comme les favorites au trophée du meilleur roster 2019-2020 : Lakers, Sixers, Blazers, Jazz, Knicks Nets et Clippers. On vous a déjà dit qu’il y’avait une meilleure conférence en NBA ?? Les Rockets ou les Warriors auraient pu être dans cette discussion, mais nous ne pouvons pas parler d’une profondeur d’équipe affolante, avec pour les Texans un cinq majeur très expérimenté coaché par un tacticien prêt à faire passer n’importe quel pivot en nouveau Shaq.

Les Lakers et le projet Anthony Davis

Commençons par les Lakers ! L’équipe de LeBron James, après une année 2018-2019 honteuse, a réussi à faire venir dans ses rangs la superstar Anthony Davis en l’échangeant contre toute la ville et des cacahuètes. Le message est donc fort, avec un duo AD / LeBron, pas le temps de reconstruire, il faut gagner maintenant ! Avec quelques jeunes comme Kuzma, Caruso ou Cook, de bons rôles players comme Avery Bradley et Danny Green et avec un meneur gestionnaire en la personne de Rajon Rondo, l’équipe peut devenir très sérieuse en attaque et en défense (si LeBron décide de s’y mettre). La tactique est claire : balle à Rondo qui la donne à AD ou LeBron et les autres qui se tiennent prêts à dégainer à trois points. Cependant, si tout paraît assez clair, rappelons que l’on joue avec seulement une seule balle au basketball et qu’il va falloir se la lâcher de temps en temps tout en gardant une cohésion d’équipe optimale. Car oui, le second problème ressenti est l’accumulation d’égos surdimensionnés dans l’effectif (n’oublions pas que Dwight Howard, Jared Dudley et DeMarcus Cousins font partie de l’équipe). L’objectif est de créer un semblant de collectif et une bonne entente pour éviter que l’équipe implose après une série de défaites. Mais bon, s’il y’en a un qui peut calmer les caprices de chacun, c’est bien le numéro 23 des Lakers. Comptons, donc, sur LeBron et son expérience pour prendre toute la pression médiatique des Lakers sur ses épaules.

La Pennsylvanie au sommet de la conférence Est

Traversons ensuite les Etats-Unis pour nous retrouver à Philadelphie chez les Sixers. En échange du départ de Jimmy Butler pour le Heat et de J.J Redick pour les Pelicans, c’est Al Horford et Josh Richardson qui font le voyage en Pennsylvanie pour jouer avec les deux hommes forts de l’équipe : Joel Embiid et Ben Simmons. Défensivement, cette équipe est peut-être, sur le papier, la plus solide de la NBA. Rien qu’avec une raquette Horford/Embiid, les chances d’accéder au cercle pour l’équipe adverse se réduisent considérablement. Ajoutez une triplette extérieure Simmons/Richardson/Harris et cela devient une équation compliquée à résoudre. Néanmoins, même si cet effectif possède peut-être quelques bestiaux indéfendables, elle manque quand même de shooteurs purs (« des spécialistes »). En dehors d’Harris qui a un shoot solide, on retrouve quelques remplaçants capables de mettre des filoches à trois points mais c’est tout. Le départ de Redick peut se faire ressentir assez vite car il donnait à cette équipe une variété en l’attaque qui les rendaient moins prévisibles. Espérons que Jojo se décide à sortir une saison MVP et à être tout simplement injouable sous le cercle.

Lillard ou « le père de Russell Westbrook »

Partons dans l’Oregon avec la troisième équipe de notre liste : les Portland Trail Blazers. L’équipe de Damian Lillard, finaliste de la Conférence Ouest 2018-2019, a fait le choix de tenter le pari Hassan Whiteside (ancien pivot du Heat). Un risque nécessaire qu’il a fallu prendre, car la concurrence dans la conférence Ouest se fait de plus en plus rude et l’ajout de joueurs à fort potentiel devient presque essentiel pour aller jusqu’au titre NBA. Cette équipe, qui a toujours son trio fort de l’année dernière Lillard, McCollum et Nurkic, a potentiellement les armes. Cependant, la défense reste une des problématiques des Blazers ! Bien que ce ne soit pas dramatique, l’effectif n’a pas vraiment de spécialistes défensifs pour soulager les deux « point guard ». L’équipe reste néanmoins extrêmement intéressante avec des joueurs comme Rodney Hood, Kent Bazemore ou Zack Collins en sortie de banc. En bref, la paire Lillard/McCollum fera la pluie et le beau temps dans l’Oregon ! Espérons qu’ils seront aidés par Nurkic et Whiteside (qui a l’habitude de décevoir depuis quelques années).

Grosse défense chez les Mormons !

Analysons, maintenant, l’effectif du Jazz qui décide de jouer la carte de la continuité avec son équipe basée sur la défense. En effet, la team du double tenant du titre de « Meilleur défenseur de l’année », Rudy Gobert, a recruté l’ex-meneur de jeu des Memphis Grizzlies, Mike Conley, qui a comme particularité d’être un excellent défenseur et un fabuleux distributeur. Accompagné du chien de garde australien Joe Ingles, de Jeff Green, de la tour de contrôle Rudy Gobert et de la jeune star Donovan Mitchell qui sort d’une saison à 24 points par match à 43% au shoot, le cinq de départ a de quoi faire trembler n’importe quelle équipe de la ligue rien qu’en défense. Cependant, bien que chaque poste soit plus ou moins doublé, il a fallu faire un peu de place pour accueillir Conley et il manque un peu de remplaçants pouvant avoir un impact offensif dans la deuxième unité. Bojan Bogdanovic, en tant que sixième homme, devrait faire du bien en attaque, mais il faut espérer deux-trois autres joueurs du banc tournant à 8-9 points par match pour espérer survivre dans cette conférence Ouest. En bref, l’Utah Jazz a de très bonnes chances de faire une excellente saison régulière grâce à sa défense et à sa continuité, mais c’est au moment des playoffs, moment où les stars doivent de révéler, que l’on verra si l’arrivée de Mike Conley peut permettre à l’équipe de Salt Lake City de prétendre à une place en finale de la conférence Ouest.

La meilleure équipe de New-York ne joue pas au Madison Square Garden

Il ne reste plus que deux équipes dans notre liste et nous continuons avec une équipe qui, cette année, ne peut pas prétendre à une place au sommet mais qui, dès l’année prochaine, pourrait jouer le haut de tableau dans une Conférence Est assez ouverte. Après une saison 2018-2019 extrêmement solide avec une équipe jeune, assez complète et sublimé par la star D’Angelo Russell, les Nets ont su accrocher les playoffs pour aller embêter les Sixers au premier tour. Suite à cela, Kyrie Irving, Kevin Durant et DeAndre Jordan ont rejoint la meilleure équipe de New-York durant l’été pour accompagner les jeunes joueurs comme Caris Levert et Spencer Dinwiddie et devenir une équipe favorite à l’Est. Ajoutons un peu de shooting avec Joe Harris, de l’expérience avec Garrett Temple et Wilson Chandler et de la jeunesse avec Jarrett Allen ou Rodions Kurucs et le cocktail semble explosif. Seul D’Angelo Russel n’est plus de la partie après avoir rejoint les Warriors en échange de KD. Il y’a une profondeur de banc plus qu’intéressante, une polyvalence entre attaque et défense, des shooteurs, de la jeunesse et de l’expérience chez les Nets. Malheureusement, cette saison ne semble pas être la bonne pour une chance de titre pour nos amis de Brooklyn car Kevin Durant (top 3 joueurs NBA) est blessé pendant toute la saison (ce qui les rend moins injouables tout à coup). Cependant, cette saison devrait leur permettre d’accumuler de l’expérience ensemble pour pouvoir revenir l’année prochaine en tant que prétendants au titre. Malgré tout, les Nets ont une polyvalence non-négligeable qui leur permet de pouvoir prétendre au titre d’effectif le plus complet, à condition que KD soit sur ses deux jambes.

« Lob City » n’est plus qu’un lointain souvenir

Finissons avec les grands gagnants (selon moi) du marché des transferts 2019 : les Clippers. Après avoir arraché le huitième spot des playoffs l’année dernière, l’équipe coachée par Doc Rivers a su montrer le potentiel qu’elle avait sans avoir de leader à son bord. Un mois plus tard, Kawhi Leonard (MVP des finals 2019) a décidé de les rejoindre en tant qu’agent libre, suivi par Paul Georges qui a demandé son transfert au Thunder. Récapitulons, deux des meilleurs two-way players (qui ont des qualités offensives et défensives) viennent de rejoindre une équipe qui était déjà polyvalente avec un duo Montrezl Harrel – Lou Williams en sortie de banc, Patrick Beverley en tant que meneur défenseur, des jeunes à développer comme Jerome Robinson, Ivica Zubac ou Landry Shamet, quelques joueurs de banc avec de l’expérience comme Mo Harkless, JaMychal Green ou Patrick Patterson et un coach comme Doc Rivers connu pour ses qualités de meneur d’hommes. Mis à part l’expérience de groupe, cet effectif, sur le papier, semble être le plus complet de la ligue car toutes les cases sont cochées. De plus, ils peuvent compter sur leurs deux rookies draftés cette année (Mfiondu Kabengele et Terrance Mann) pour s’inclure dans le collectif de ces Clippers. Attention toutefois aux blessures des deux stars : le staff ne doit pas les user, parce que Georges revient de blessure et que Leonard a déjà eu quelques antécédents.

En conclusion, chacune de ces équipes a des arguments à faire valoir pour le titre du meilleur roster NBA 2019. Nous pourrions même ajouter les Warriors ou les Rockets à cette liste. Cependant, avoir une équipe complète n’assure pas une victoire finale. La réalité NBA est bien plus dure que ça : parfois avoir le meilleur joueur du match suffit à passer un tour de playoffs. De plus, certaines équipes ont tellement été remaniées cet été qu’il est impossible de savoir si la sauce va prendre : pensée évidemment pour les Clippers, les Lakers ou les Nets. Attendons la pause du All Star Weekend pour pouvoir commencer à tirer des premières conclusions.

Anthony Compagnini

Etudiant à l'Université de Lausanne (SUI)

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