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Harden, Curry, Embiid : Qui sera le MVP 2020 ?

Posté le 01/11/2019 par Anthony Compagnini rubrique Basketball

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James Harden avec Team USA - Photo Tim Shelby
La NBA a recommencé depuis quelques jours ! Après quelques mois de pause estivale à pouvoir dormir convenablement (big-up à ceux qui ont eu le courage de regarder les matchs de la présaison en live), il est temps de reprogrammer vos alarmes pour deux heures du matin sur vos smartphones. Précédemment, je vous ai écrit un article sur les meilleurs rosters potentiels de cette saison NBA 2019-2020, c’est pourquoi il est désormais temps pour moi de vous proposer un papier sur mes principaux favoris au trophée du MVP (most valuable player). Sans transition, voici ma liste composée des cinq joueurs ayant le plus de chance de recevoir la récompense individuelle ultime : James Harden, Joël Embiid, Stephen Curry, Giannis Antetokoumpo et Anthony Davis. Analysons le profil de chacun de ces joueurs via ces différents critères : l’apport statistique individuel, le résultat collectif (on ne devient pas MVP en ayant une équipe moyenne sauf si on s’appelle Russell Westbrook), la progression collective par rapport à l’année précédente et le contexte sportif.

James Harden ou la barbe la plus connue de NBA

Commençons par le joueur des Houston Rockets, déjà vainqueur du trophée lors de la saison 2017-2018 et deuxième l’année dernière avec « seulement » 36.1 points par match. Harden (aka le meilleur joueur d’isolation de NBA ?) va pouvoir apporter facilement un apport statistique de calibre NBA – une trentaine de points, six-sept passes, cinq rebonds avec une ou deux interceptions par match. Malgré l’arrivée de Westbrook à côté de lui, cela fait quatre ans que l’homme à la barbe tourne à minimum vingt-neuf points par match. De plus, d’un point de vue collectif, les Rockets sont clairement parmi les favoris de la ligue et peuvent sans doute finir sur le podium de la conférence Ouest (voire premier), ce qui serait une progression notable par rapport à leur quatrième place de l’année dernière. En résumé, tout semble être au vert pour que James Harden obtienne son deuxième trophée de MVP mais le contexte de Houston le permet-il ? La réponse est oui ! Les Rockets jouent la carte de la continuité avec une équipe qui n’a finalement pas beaucoup changé, très rapide offensivement, en mitraillant à trois points, et qui a sur le papier un backcourt indéfendable en les personnes de Westbrook et Harden. Le seul point noir dans « les critères » du MVP est que les votants ont tendance à ne pas donner à plusieurs reprises la même récompense au même joueur sauf si ce dernier exerce une grosse domination sur la concurrence. Le pire, c’est qu’il en est capable !

Embiid, l’heure de passer un dernier cap !

Il est l’heure de nous intéresser au pivot le plus dominant, le plus dragueur et le plus indéfendable. Bref, le meilleur pivot de la ligue, Dwight Howard Joël Embiid. Le camerounais, qui commence seulement sa quatrième saison dans la ligue, s’est déjà installé en tant que superstar de la NBA et franchise player des Sixers. En effet, il a fini la saison dernière avec vingt-sept points, quatorze rebonds, quatre passes et deux blocks par matchs et est naturellement l’arme offensive (et aussi défensive) numéro un de sa franchise. Le pivot est totalement injouable lorsqu’il est en forme à l’instar du Shaq dans les années 2000. Cette dernière caractéristique est pourtant le point faible d’Embiid, n’ayant joué que soixante-quatre matchs la saison dernière (son record en carrière…), il est aussi connu pour sa fragilité physique. De ce fait, il est souvent ménagé par les Sixers lors des back to back pour éviter une blessure. Ce choix, aussi compréhensible qu’il soit, diminue largement les chances du pivot d’être un vrai prétendant au titre de MVP. Néanmoins, louper les back-to-back pourrait lui permettre de participer à plus de matchs (en évitant d’être absent pour cause de blessure), ce qui devrait avoir un impact sur le bilan collectif de Philadelphie (51 victoires l’année passée). En conclusion, Embiid va commencer à rentrer dans son prime physique, son équipe est un prétendant au titre et peut encore progresser et, lui, peut aussi améliorer ses statistiques individuelles. Espérons que les blessures n’aient pas raison de lui !

Stephen Curry MVP : Et pourquoi pas finalement ?

Les Warriors ne vont pas, pour la première fois depuis quatre ans, démarrer la saison régulière en étant les favoris à la première place de la conférence Ouest et au titre. En effet, avec le départ de leur superstar Kevin Durant aux Brooklyn Nets, les départs de Iguodala et de Livingston et la blessure de Klay Thompson, Golden State démarre la saison avec un Curry presque esseulé offensivement, malgré l’arrivée du jeune All-Star D’Angelo Russell pour l’épauler. De ce fait, il ne serait pas étonnant que le meilleur shooteur de l’histoire (oups) ait carte blanche pour enchainer les tirs à trois points. Lui, qui a toujours réussi à se fondre dans le collectif pour intégrer ses copains (il tournait quand même à vingt-sept points par match l’année passée), peut nous ressortir une saison similaire à celle de 2015-2016, saison où il avait été un MVP unanime avec plus de trente points par match en 50-45-90% (cela correspond au pourcentage au shoot, au tir à trois points et au lancer franc). Néanmoins, malgré une saison individuelle qui pourrait être énorme pour Curry, il faudra que les Warriors finissent dans les trois premiers de la conférence Ouest pour permettre au meneur de remporter un troisième trophée de MVP.

Giannis Antetokoumpo : En route pour le back-to-back

La star grecque des Milwaukee Bucks est le détenteur du trophée 2018-2019 avec 27 points, 12,5 rebonds et 6 passes décisives, ce qui le définit automatiquement comme un des favoris à la course du MVP. Cela tombe bien, Giannis n’a que 25 ans et n’est potentiellement pas encore arrivé dans son « prime » physique. De plus, déçu de s’être fait éliminer en finale de conférence l’année passée par les Toronto Raptors, le Greek Freak revient pour cette saison le couteau entre les dents, plus motivé que jamais, pour montrer au monde entier qu’il est le meilleur joueur de basketball et que son équipe vise le titre NBA cette saison. Il aurait tort de ne pas le penser, son équipe ayant le meilleur bilan de la ligue la saison passée et débarquant cette année avec un effectif plus ou moins similaire à celui de l’année dernière. Il est donc difficile de s’imaginer les Bucks hors des deux premières places de la conférence Est. En conclusion, le contexte sportif semble être idéal pour Milwaukee ! La question reste de savoir si Giannis et son équipe peuvent encore être meilleurs que la saison passée lorsqu’ils avaient obtenu un bilan de 60 victoires pour 22 défaites. La clé va être entre les mains du coach Mike Budenholzer, arrivé l’année passée et en partie responsable de l’évolution de l’équipe et du Grec.

Anthony Davis : Une saison MVP pour se racheter ?

La saison 2018-2019 est à oublier pour l’ancien ailier-fort des Pelicans – on se rappelle qu’il a demandé son transfert au milieu de saison (de préférence pour les Lakers), ce qui a provoqué un raz-de marée sur la planète NBA. Finalement, ce transfert s’est conclu durant l’été en échange de Lonzo Ball, Brandon Ingram, Josh Hart et des picks de draft. Le message est clair chez le Lakers : le titre est attendu cette année pour l’équipe de LeBron James en faisant un all-in pour Davis. La pression est donc présente pour le mono-sourcil le plus connu de la NBA : il n’a pas le droit à l’erreur et doit être l’arme offensive et défensive inarrêtable qu’il a été depuis son arrivée dans ligue en 2012. De plus, les Lakers (LeBron en tête) vont activer l’opération séduction car le joueur sera agent libre l’été prochain. Il est donc probable qu’il soit mis en avant par toute son équipe et soit l’arme offensive numéro une devant le King. Les statistiques vont être présentes tout comme le résultat collectif (les Lakers font partie des favoris) et le contexte est plus qu’optimal ! Il va falloir faire une saison complète (minimum 70 matchs) car le garçon a tendance à se blesser de manière régulière et à louper une vingtaine de matchs par saison. Il est important pour lui et son image qu’il fasse une saison de calibre MVP histoire de fermer des bouches qui n’hésiteront pas à le critiquer à chaque mauvaise prestation de sa part.

Les outsiders

Il me parait important de citer quelques autres prétendants ayant le niveau MVP mais qui ne l’auront pas cette année pour des raisons personnelles diverses : Kawhi Leonard (il est habitué à ne pas avoir un temps de jeu énorme depuis sa blessure avec les Spurs), Paul George (le deuxième All-Star des Clippers ne reviendra que mi-novembre de sa blessure), LeBron James (il a pourtant tous les critères mais je ne pense que ce soit son objectif, préférant laisser la vedette à Anthony Davis), Nikola Jokic (je ne pense pas que, sur le plan collectif, Denver peut se placer en haut du classement de la conférence Ouest).

Anthony Compagnini

Etudiant à l'Université de Lausanne (SUI)

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