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Wayde Van Niekerk : l’histoire d’un champion

Posté le 03/09/2017 par Arnau Albà rubrique Athlétisme

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Wayde Van Niekerk aux Mondiaux de Londres 2017 - Photo Erik van Leeuwen

On a tous entendu parler de Wayde Van Niekerk, notamment depuis qu’il a battu le record du monde du 400m aux Jeux de Rio, et qu’il a ensuite été surnommé par beaucoup « le successeur de Usain Bolt ». Mais il n’a pas toujours été si imbattable qu’aujourd’hui. En effet, son exploit sur le 400m a commencé relativement récemment.

Enfance, Famille et débuts

Wayde Van Nikerk est né à Cape Town en 1992, soit une année après l’abolition des lois de l’apartheid. Cette déplorable situation dans laquelle le pays s’était trouvé depuis des années avait causé un boycott international sur les fédérations sportives de l’Afrique du Sud, ce qui avait empêché la mère de Van Niekerk, Odessa Swarts, de participer à des compétitions internationales. Elle avait exercé une domination sur les épreuves du 100m et du 200m et avait même détenu quelques records nationaux.

Même en ayant des ancêtres sportifs de haut niveau, on n’aurait pas cru possible le jour de sa naissance qu’il atteigne un jour ses performances incroyables. En effet, il est né grand prématuré (il est né après seulement 29 semaines avec un poids de 1,9 kg). Malgré tout, il a montré très tôt son talent pour le sport et est passé près de devenir joueur de rugby professionnel avant de décrocher ses premières victoires en athlétisme. On entrevoit déjà en 2011 son futur sur les stades avec ses titres nationaux juniors sur 100m et 200m. Grâce à ses résultats, il a convaincu ses parents de le laisser participer aux championnats élites, où il s’est imposé sur 200m en 20.57s, ce qui le qualifiait pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Tout semblait se passer parfaitement pout le jeune athlète, quand en courant un relais 4x100m cette même année, il s’est gravement blessé à un ischio.

Rencontre avec Ans Botha et réussite

Cette blessure a mis entre parenthèses son rêve olympique et a mis un gros coup au moral de Wayde, qui a failli laisser tomber l’athlétisme. Il a commencé l’année suivante ses études de marketing à Bloemfontein où il a fait la connaissance de sa coach actuelle, Ans Botha. Cette dame de 75 ans qui avait déjà entraîné des athlètes internationaux et qui a comme credo « il faut toujours écouter son corps », a décidé de commencer à entraîner Van Niekerk pour l’épreuve qui le rendra célèbre, le 400m. Cette décision devait aider Wayde à guérir de ses blessures récurrentes aux ischios. Et seulement deux ans plus tard, les entraînements avec cette arrière-grand-mère ont donné des résultats, lorsque Van Niekerk s’est qualifié pour les Mondiaux de Moscou où il a été éliminé dès le premier tour avec un temps de 46.37s.

Depuis cette course, sa progression a été fulgurante. Il a amélioré ses temps de presque une seconde chaque année : 45.09s en 2013, 44.38s en 2014, 43.48s en 2015 et 43.03s en 2016 ! Et cette progression s’est aussi vue dans son palmarès, avec l’argent aux Jeux du Commonwealth en 2014, l’or aux mondiaux 2015 et l’or aux Jeux Olympiques de Rio en battant un record du monde qui tenait depuis 17 ans.

Année 2017

Il a décidé cette année de retourner sur son épreuve préférée, avec pour but de décrocher deux médailles d’or sur 200m et 400m. Depuis les championnats nationaux en avril, il a montré être en pleine forme pour les mondiaux de Londres, en décrochant le titre du 200m et la deuxième place sur le 100m (avec 9.94s aux séries !). Plus tard, il a continué à montrer son grand état de forme avec une deuxième meilleure performance mondiale de l’année en Jamaïque avec 19.84s sur 200m, un record du monde sur 300m avec 30.81s à Ostrava, et un « World Lead » sur 400m avec 43.62s à Lausanne, en relâchant son effort sur les derniers mètres. Néanmoins, la fatigue de la longue saison et le fait de courir six jours de suite aux mondiaux ont clairement eu un effet sur la forme de van Niekerk qui, le jour d’après avoir gagné sur 400m, a failli se faire éliminer en demi-finale du 200m. Le lendemain a été meilleur et il a pu gagner la médaille d’argent avec « le petit temps » de 20.11s.

Son attitude

Ce jeune athlète, qui a un énorme succès à l’âge de 25 ans, reste malgré tout très humble et toujours respectueux envers ses concurrents. Durant ces mois passés en Europe, il se rendait disponible pour des milliers de fans qui l’approchaient, afin de prendre des photos avec lui et restait toujours très gentil avec eux. Lui-même a affirmé vouloir être un exemple pour les futurs athlètes de son pays. Il devrait être pour nous tous un exemple de travail, persistance, respect et sportivité.

Arnau Albà

Etudiant à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (SUI) et coureur de 800m

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