Révolutionnaire des grands tours ?
Est-il glorieux de finir 5ème du Tour de France ? En aucun cas, mais ce qu’a réalisé le Français autour de l’hexagone a été incroyable, historique. Julian Alaphilippe n'a pas gagné, mais a montré au monde du cyclisme (médias, public et équipes) qu'un profil comme le sien peut gagner la Grande Boucle et d'autres Grands Tours. Quel est son profil ? Puncheur, coureur de classiques qui peut se débrouiller assez bien en montagne. Ses capacités sont très éloignées du profil "vainqueur" de Grandes Boucles renforcé par l'équipe Sky (Ineos depuis cette année) ces dernières années : un très bon coureur de contre la montre, entraîné pour être le meilleur dans les cols. Le profil atypique d'Alaphilippe n'a pas inquiété l'équipe Ineos qui ne le considérait même pas comme un rival, alors qu'il avait le maillot jaune sur les épaules. Le coureur français n'est pas passé loin de la victoire et a montré qu'un coureur qui n'est pas un pur grimpeur peut prétendre à la victoire finale.
« J'ai donné le maximum dans l'Iseran et j'ai été battu par plus fort que moi, c'est comme ça, reconnait-il avec élégance. Je ne pense pas que le maillot jaune soit encore possible, C'était déjà un rêve de le porter. J'ai poursuivi ce rêve longtemps, plus que je l'avais imaginé. Je ne me suis pas mis à rêver de gagner le Tour du jour au lendemain. Mais je me battais tous les jours pour garder ce maillot. Je me suis battu jusqu'à aujourd'hui, durant toute la montée et même dans la descente. »
Julian Alaphilippe
Ses mots sont nobles et humbles. Mais en tant que passionnés de vélo, nous retiendrons qu’un champion est celui qui se bat durant toute une étape, qui dépasse ses limites et les pronostics des journalistes et des équipes. Chapeau Monsieur !
La recette magique de la victoire d'Ineos (Sky) touche-t-elle à sa fin ?
Non, la recette magique de la team Ineos ne semble pas toucher à sa fin. Julian Alaphilippe a été un extraterrestre sur cette édition 2019 du Tour de France. Mais les étapes de montagne sont passionnantes et toujours plus demandées par le public et les organisateurs, les étapes de plats ne changeant que rarement les écarts entre les favoris au classement général. L'avenir semble sourire à Egan Bernal, qui devrait dominer les Grands Tours pour de nombreuses années.
Geoffroy Brändlin
Etudiant en Lettres à l'Université de Lausanne (SUI) et coureur de fond et demi-fond